
Réfugiés temporaires (6/6). L’État va installer 27 000 Syriens sur les terres de 3 000 alévis, qui craignent d’être chassés.
Son rôle dans la série.
Pinar Senoguz va bientôt quitter la Turquie, elle ne peut plus y travailler. Sociologue, elle était en poste à Gaziantep, dans le Sud-Est du pays, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière syrienne, et a signé en janvier 2016 la pétition « Nous ne serons pas complices de ce crime », qui appelle au retour du processus de paix avec les Kurdes. Dans sa faculté, elle était très isolée, c’est une ville conservatrice. L’université a fait pression pour qu’elle retire sa signature, elle a refusé et n’aura plus de poste à la rentrée. Elle va s’installer en Allemagne, où elle est invitée par l’université de Göttingen à continuer de s’intéresser aux migrations, notamment aux réfugiés kurdes qui ont quitté la Turquie. Maîtresse de conférences, elle travaillait jusque-là sur l’économie informelle, les trafics transnationaux dans la zone frontalière autour de Gaziantep et Kilis, ville-frontière. Depuis quelques années, elle s’intéressait surtout à la gestion de la crise migratoire syrienne, en menant une étude de terrain sur les relations, les tensions entre réfugiés et population locale dans un quartier pauvre de Gaziantep.
Par Olivier Bertrand
Réfugiés temporaires (6/6). L’État va installer 27 000 Syriens sur les terres de 3 000 alévis, qui craignent d’être chassés.
Réfugiés temporaires (4/6). Les Turcs des villes du Sud-Est accueillent l’afflux massif de Syriens avec méfiance, parfois violence.