Élus européens inculpés et enquête en France sur l’attribution du Mondial à l’émirat : l’édition 2022 s’achève dans un parfum de corruption.
18 décembre 2022 · Épisode n° 7
Photo Denis Allard/Réa.
Son rôle dans la série.
Souriant, affable en façade mais réputé rude en affaires, polyglotte avec notamment une pratique parfaite du français, Nasser Al-Khelaïfi, né le 12 novembre 1973 à Doha, fait figure d’ambassadeur plénipotentiaire. Présenté dans sa biographie officielle comme fils d’un pêcheur de perles, titulaire d’un MBA qatari, il a été tennisman professionnel entre 1992 et 2003 et le premier Qatari classé à l’ATP. L’expérience lui a permis de rencontrer Tamim ben Hamad Al-Thani, qui deviendra émir du Qatar en 2013 et dont il est devenu l’homme de confiance. Al-Khelaïfi a pris son envol d’abord à Al-Jazeera, puis à la tête de la holding Qatar Sports Investments à partir de 2003 et à BeIn Media Group, qui lance des chaînes sportives et achète des droits de retransmission partout dans le monde. Son arrivée à la présidence du PSG racheté par le Qatar en 2011 le fait changer de dimension. Avec des budgets quasi-illimités, il devient un personnage-clé du monde du football, siégeant tant à la Ligue de football professionnel (LFP) française qu’au comité exécutif de l’UEFA, présidant depuis 2021 l’Association européenne des clubs. Les débordements supposés de sa politique du carnet de chèques ont valu à Nasser Al-Khelaïfi de nombreux ennuis judiciaires. Il a été acquitté dans un dossier suisse visant l’attribution de droits télévisés pour la Coupe du monde, mais restait poursuivi en France fin 2022 dans une affaire de corruption en marge de l’attribution des mondiaux d’athlétisme au Qatar en 2019.
Par Thierry Lévêque
