Des dizaines d’enregistrements de la chanteuse sont bloqués dans un maelström judiciaire. « Les Jours » ont pu approcher leurs oreilles de ce trésor.
Son rôle dans la série.
Née en 1933 à Tryon, en Caroline du Nord, dans une famille nombreuse et très croyante du Sud ségrégué des États-Unis, Eunice Kathleen Waymon est très tôt une prodige du piano dans sa communauté. À 5 ans, elle joue déjà lors des offices de sa mère pasteure. Financée par un fonds qui réunit les habitants noirs et blancs de sa petite ville, elle peut apprendre le piano classique avant d’espérer entrer au Curtis Institute of Music de Philadelphie. Très déçue par le rejet de sa candidature et décidée à ne pas peser davantage sur sa famille, elle finit par accepter de jouer dans un bar d’Atlantic City, où elle devient Nina Simone pour ne pas se faire (mal) voir de sa mère qui désapprouve la musique profane. C’est là, devant un public venu pour l’alcool et les prostituées, qu’elle invente sa musique, entre fugues de Bach, gospel et puissance soul, et commence à attirer la curiosité des fans de musique. Nina Simone enregistre son premier album en 1957 et débute une carrière de sage interprète, avant de se transformer, en même temps que le combat des Noirs américains pour l’égalité des droits s’amplifie, en combattante musicale rugueuse. Elle écrit des hymnes marquants de ces années-là, notamment Four Women et Mississippi Goddam, qui documentent le racisme et la violence envers les Noirs. Déçue par la fin en demi-teinte du mouvement, elle quitte les États-Unis pour un retour fantasmé en Afrique, d’où sont venus les esclaves américains, avant de s’installer en Europe pour la dernière partie de sa vie racontée dans cette série.
Par Sophian Fanen
Des dizaines d’enregistrements de la chanteuse sont bloqués dans un maelström judiciaire. « Les Jours » ont pu approcher leurs oreilles de ce trésor.
À Carry-le-Rouet, son nouvel entourage dresse un mur autour de l’artiste, touchée par le cancer. Tandis que les tournées continuent.
En 1992, l’artiste fuit la stabilité de sa vie aux Pays-Bas pour le Sud de la France. Mais sa maladie mentale la suit et la solitude la guette.
Installée aux Pays-Bas, Nina Simone trouve une stabilité inespérée. Mais quand Chanel utilise « My Baby Just Cares for Me », ça ne passe pas…
Nina Simone n’est plus que le fantôme d’elle-même en France. Sans le sou, elle cache ses maux sous les frasques. Heureusement, il reste la scène.