Associé de Mesrine, compagnon de route des Postiches, évadé en série… Assagi, il raconte trente ans de banditisme singulier.
Son rôle dans la série.
Fils de cheminot de Charente, élevé dans « la rigueur garde-champêtre », Robert Broussard, né en 1936, a eu la vocation accidentelle. En sauvant un bougre des eaux glacées du canal Saint-Martin, il fait la connaissance d’un brigadier et de la police parisienne. Porté sur le clairon, le rugby et l’ébénisterie, Broussard devient « commis stagiaire aux écritures » au commissariat d’Argenteuil. À force de potasser le droit, le voilà commissaire en 1972 dans le saint des saints, au 36, numéro 2 de la brigade de recherches et d’intervention. Séduit par le « côté commando » de la BRI, et pas par les enquêtes, le « Barbu » ou « Bob » endosse le blouson de cuir du baroudeur mais, en vieux renard, cultive l’art de parlementer avec les preneurs d’otages, bandits ou forcenés, dans des « corps à corps psychologiques ». Il tente de les « arrêter à la régulière » comme « le Grand » Jacques Mesrine en 1973, avec champagne et cigares. Mais six ans plus tard, ses hommes de l’antigang tuent Mesrine à l’issue de ce qu’il nomme un « combat à la loyale ». À la BRI jusqu’en 1982, ce paternaliste appelle ses gars « mes enfants » et les coache comme « un pack d’avants de rugby ». Commissaire de la République en Corse, puis directeur national des polices urbaines, le préfet Broussard a monté le Raid en 1985, a pris la tête de la police de l’air et des frontières, retraité en 1997. Depuis, Bob continue à voir les anciens de ses équipes du 36 et s’occupe de la sécurité des matchs à la Fédération française de rugby.
Par Patricia Tourancheau