Élus européens inculpés et enquête en France sur l’attribution du Mondial à l’émirat : l’édition 2022 s’achève dans un parfum de corruption.
Son rôle dans la série.
Né en 1980 à Doha, émir du Qatar depuis 2013, il est parmi les chefs d’État les plus riches du monde avec une fortune en milliards d’euros. Sa famille, adoubée par le colon britannique, régnait déjà sur l’émirat un siècle avant l’indépendance de 1971. Formé en Angleterre à l’Académie royale militaire, anglophone et francophone, Tamim Al-Thani a conforté la position d’équilibre qui fait la force du petit État, entre soutien puissant aux Occidentaux et ouverture aux mouvements islamistes voire jihadistes. Sans être lui-même islamiste, son régime politique est ultra-rigoriste, avec notamment un statut rétrograde des femmes et l’illégalité de l’homosexualité. Il a été succédé à son père qui a abdiqué en sa faveur en 2013, alors que la politique de soft power appuyée notamment par le sport et lancée dans les années 1990 portait largement ses fruits. Tamim ben Hamad a servi dans l’armée du Qatar et l’a même commandée, est un tennisman de bon niveau et un passionné de sport. La frontière entre son patrimoine privé et l’argent du Qatar n’est pas d’une limpidité totale, et son nom est apparu dans les « Pandora papers » en 2021 sur des structures off-shore destinées à fuir l’impôt. Il serait l’ayant-droit de sociétés des îles Vierges britanniques détenant des propriétés de luxe à Londres.
Par Thierry Lévêque
Élus européens inculpés et enquête en France sur l’attribution du Mondial à l’émirat : l’édition 2022 s’achève dans un parfum de corruption.