Corentin : Aujourd’hui, Morgane va nous parler de tout et de rien, mais surtout... de Ça ?
Morgane : Eh oui, cher Corentin ! Aujourd’hui, on va parler ados en rût, ados qui
enquêtent, ados qui ont peur de Ça, en salles depuis le 21 septembre.
Corentin : Mais qu’est-ce que c’est que Ça ?
Morgane : Ça, c’est bien sûr le surnom donné à Pennywise, “grippe-sou” en français, le
clown psychopathe tueur d’enfants imaginé par Stephen King, le maître de l’horreur, dans
un roman éponyme de plus de 1000 pages publié en 1986. Il avait été adapté une
première fois dans un téléfilm en 2 parties diffusé en 1990. Pennywise revient sur grand
écran sous la direction de l’Argentin Andrés Muschietti, pas étranger du genre puisqu’il a
signé le film d’horreur Mama en 2013.
Corentin : Pour resituer un peu plus l’histoire, Pennywise sévit tous les 27 ans à Derry,
une minuscule ville du Maine. La nouvelle version se passe dans les années 80 et
Pennywise s’en prend à un petit garçon, Georgie.
Morgane : Exactement. Dans une scène bien connue de l’imaginaire collectif, Pennywise,
caché dans une bouche d’égoût, récupère le bateau en papier de Georgie et essaie de
l’attirer à lui. On écoute un extrait.
[EXTRAIT 1]
Morgane : D’autres ados disparaissent. Le grand frère de Georgie, Bill, pense que son
frère est toujours vivant, et persuade ses amis de l’aider à le chercher. Mais chaque ado
va se retrouver confronté à Pennywise, qui prend la forme de leurs peurs les plus
profondes, et s’en nourrit.
Corentin : Le public est au rendez-vous, puisque Ça a remplacé L’Exorciste au titre de film
le plus lucratif de l’histoire du cinéma d’horreur aux États-Unis, avec plus de 266 millions
de dollars de recettes en 3 weekends d’exploitation.
Morgane : Oui, c’est clairement le film dont on parle le plus en cette rentrée cinéma. Et ça
n’est pas prêt de s’arrêter vu la grosse campagne marketing toujours en cours, avec, par
exemple, des stickers de Pennywise caché sous une bouche d’égoût collés un peu partout
en ville.
Corentin : Est-ce que Ça t’a à nouveau fait frissonner sur ton siège, Morgane ?
Morgane : Oui, mais d’une manière différente. Les téléfilms sont lents, parfois
contemplatifs, et mettent fondamentalement mal à l’aise, en donnant l’impression qu’on ne
devrait pas voir ce qui se passe à l’écran. Pennywise ressemble à un clown de cirque, à
l’exception de ses dents longues et jaunes, et de son regard vitreux, suggérant qu’il n’est
pas humain. Bref, tout ça a vieilli.
La version d’Andrés Muschietti a, elle, été pensée pour être un blockbuster. Pennywise,
incarné par l’excellent Bill Skarsgard, ressemble à un méchant de comics avec son
maquillage exagéré, sa tête déformée et son costume bouffant à fraise. Son strabisme
rajoute un côté gênant car on ne sait pas toujours où il regarde, et son rire est vraiment
effrayant. Pennywise a une démarche spécifique, où il semble se dédoubler quand il
passe à l’attaque. Son aura est magnétique, et la terreur des ados face à lui est tout à fait
crédible.
[EXTRAIT 2]
Ça est un film très rythmé qui suit un schéma établi : une scène effrayante/une blague/une
discussion entre les ados, et ça recommence. C’est la quintessence du jump scare : la
volonté de surprendre jusqu’à faire sursauter de peur le spectateur. La chronologie n’est
plus la même. On ne voit la bande combattre Pennywise qu’à l’âge adolescent, et pas à
l’âge adulte. Pour ça, il faudra attendre le second film, dont le casting n’a pas encore été
révélé.
Corentin : Contrairement aux téléfilms, le film sépare les 2 époques.
Morgane : Voilà, et c’est ce qui en fait un récit initiatique en plus d’un film d’horreur. Il y a
un côté Stranger Things à Ça, quand on voit cette bande de gamins se déplacer en vélo,
traîner dans les salles d’arcade ou écouter des cassettes.
Corentin : Et aussi parce que Richie, le rigolo de la bande qui enchaîne les blagues de cul,
est incarné par Finn Wolfhard, l’acteur principal de la série de Netflix.
Morgane : Tout à fait. Le film suit la grosse vague de nostalgie actuelle autour des années
80. Les garçons prennent sous leur aile Beverly, camarade de classe victime de ragots et
d’un père abusif, Ben, le petit nouveau et gros, et Mike, orphelin scolarisé à domicile. Très
vite, les ados comprennent que s’ils veulent survivre, ils vont devoir rester unis face à
Pennywise.
[EXTRAIT 3]
Corentin : L’expérience du film est très différente de celle des téléfilms ?
Morgane : Oui, c’est autrement plus intense de voir Pennywise dans une salle remplie de
monde que seul dans son canapé. Et puis, le film est beau, il y a une attention particulière
portée à la lumière, et au traitement de la couleur, souvent saturée. On se croirait presque
dans un conte horrifique façon Guillermo Del Toro, comme le Labyrinthe de Pan.
Corentin : Est-ce qu’on court voir Ça pour se filer les pétoches ?
Morgane : Carrément ! Les puristes trouveront peut-être le film trop facile, conventionnel,
et bien sûr, pas mal de détails du livre ont été omis. Mais le casting est incroyablement
réussi, notamment pour les rôles de Pennywise, Beverly et Ben. On est dans l’empathie,
on tremble, on rit. Ça a su se moderniser et devenir un excellent divertissement d’horreur.
Corentin : Vivement le prochain alors, merci Morgane, à très vite !
Morgane : À très vite Corentin.
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