Corentin : Aujourd’hui Laura, tu vas nous parler de supercalculateurs. Qui ? Quoi ? Comment ? Qui sont-ils ? Quels sont leurs réseaux ?
Laura : J’en parle aujourd’hui parce que plusieurs pays européens souhaitent doter l’Europe de supercalculateurs plus performants que ceux qu’il y a actuellement. Sept pays européens veulent concentrer leurs efforts pour construire un supercalculateurs ultra rapide et placer l’Europe au même niveau que les Etats-Unis et la Chine.
C : Pourquoi ?
L : Et bien, les supercalculateurs, au même titre que les télescopes sont d’une importance capitale pour la recherche scientifiques. Ils sont important parce qu’ils permettent un nombre considérable de calculs à la seconde.
Et on les utilise pour les prédictions météos par exemple, ça permet d’anticiper les effets du réchauffements climatiques ou encore une meilleure exploitation des énergies renouvelables. Sans oublier, tout ce qui à trait à la recherche médicale, l’aéronautique, en chimie, etc.
Et ce manque de supercalculateurs poussent les chercheurs et les industriels à traiter leurs données en dehors de l’Union Européenne. Un manque d’indépendance qui peut représenter une menace pour la vie privée, la protection des données, les secrets commerciaux par exemple.
C : Ah oui, un peu comme quand les européens ont décidé de faire Galileo pour ne plus dependre du GPS américain. Et en quoi consiste un supercalculateur ?
L : Ils sont conçus de manière très compacte dans ce qu’on appelle des serveur lame. Des espèces de barres informatiques pour simplifier.
On va écouter un extrait de reportage de 2012 diffusé sur France 2 sur le supercalculateur Curie. Il explique de quoi se compose un supercalculateur.
[SON - REPORTAGE FRANCE 2 - 16s]
Voilà, c’est tout simple Un Supercalculateur, c’est tout simplement un ordinateur avec le top du top de la technologie en matière de microprocesseurs, de carte graphiques et de mémoire vive.
Ils sont entreposés dans une salle climatisée. Parce que un ordinateur ça chauffe. D’ailleurs, si vous rentrez dans cette salle, vous remarquerez que c’est très bruyant du fait des ventilateurs qui refroidissent les machines. Et le nombre de décibels peut aller jusqu’à 95. Un peu comme si vous étiez à côté d’un marteau piqueur.
Ils sont également disposés de manière à avoir très peu de longueur de câble entre eux, si je puis dire. Cela permet un temps de latence minimal.
C : On en a quand même en France ?
L : Oui, et notamment à Bruyère-le-chatel, dans l’Essonne au Commissariat à l’énergie atomique aux énergies alternatives et ou le CEA pour les intimes. Il se nomme TERA-100. Il pouvait en 2010 aller jusqu’à 1050 teraflops.
Et là tu vas demander ce qu’est un teraflop ?
C : C’est quoi un teraflop ?
L : Un teraflop c’est un flop 1012. Et un flop c’est une unité de mesure de la vitesse d’un système informatique. Plus il y a des flops, plus cela permet un grand nombre de calculs possibles à la seconde et d’attendre moins longtemps pour le résultat.
D’ailleurs, le CEA va prochainement installer un superordinateur d’une puissance de calcul de 9 petaflops. Il sera capable d’effectuer 9 millions de milliards d’opérations à la seconde. Il est également prévu une extension de ce superordinateur pour 2019 qui lui permettrait d’atteindre 20 petaflops.
Je voulais aussi aborder avec vous le sujet des supercalculateurs pour vous dire que vous n’avez pas besoin d’un ordinateur très puissant pour participer à la recherche scientifique.
C : Comment ça ?
L : Il y avait le covoiturage maintenant on peut également faire du “co-calculage”. Le vrai terme serait calcul distribué.
En fait, grâce au pouvoir d’Internet, il est possible de relier tous les ordinateurs entre eux et de combiner leurs puissances de calcul. L’ordinateur que l’on a chez soi peut aider la recherche scientifique.
Il existe pleins de moyen de le faire mais le plus connu c’est par l’intermédiaire de BOINC.
[SON 2 - BOINC - BANDE ANNONCE - 17s]
Il s’agit d’une plateforme de calcul distribué développé par l’université Berkeley. Il y avait, en tout cas au début de l’année 2016, 240 000 ordinateurs connectés qui conjointement pour former une puissance de 18 Pétaflops. Il serait dans le TOP 5 des supercalculateurs mondiaux.
C : Qu’est-ce qu’il faut faire ?
L : Vous vous rendez sur le site…. il a un nom un peu barbare : boinc.berkeley.edu
Vous allez devoir télécharger un petit logiciel, rien de très gros. Il fait 9mo, je crois. Il est disponible pour tous les systèmes d’exploitation.
Vous devez disposer d’une connection internet bien évidemment. Et ensuite, vous choisissez le projet auquel vous voulez participer.
Ca va de la recherche météorologique, aux sciences cognitives, ou même à la recherche d’intelligence extraterrestre avec SETI@HOME.
C’est d’ailleurs l’un des projets de recherche les plus connus puisque le concept de calcul distribué, de calcul partagé vient de là.
Pour finir, le petit point négatif, c’est que votre ordinateur doit rester allumé du coup, en ce qui concerne l’empreinte énergétique, on repassera...
C : En tout cas, tant que l’électricité ne sera pas plus propre dans le monde, c’est sur. En tout cas, merci Laura pour ce super sujet sur les super calculateurs ! À bientôt.
Le supercalculateur : le super-outil super-indispensable de la science
De quoi la biologie et l’astronomie ont besoin toutes les deux ? De supercalculateurs. De machines capables d’assurer des millions de milliards de calculs à la seconde. Laura Aupiais nous explique le pourquoi du comment de ces machines qui représentent un véritable enjeu pour les États.
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