Les grands Mario 3D ne sortent pas si souvent que ça. Selon à qui vous demanderez, vous n’aurez pas la même réponse quant au dernier réel opus de cette saga scrutée. Certains diront qu’il s’agit de Super Mario 3D World, sur Wii U. C’était en 2013. D’autres remonteront jusqu’à 2011, avec l’illustre Super Mario Galaxy 2 de la Wii. Quoi qu’il en soit, ces deux jeux manquaient d’une chose que les fans de Super Mario 64 et Super Mario Sunshine réclamaient à cors et à cris, de l’exploration.
Avec Super Mario Odyssey sorti sur Switch le 27 octobre dernier, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ont été entendus.
[Musique]
Illustration ultime d’une exploration poussée à son paroxysme, Mario est lui-même mué en globe-trotter. Avec son chapeau désormais vivant, il va de pays en pays pour retrouver la trace de la princesse Peach, encore une fois kidnappée par l’infâme Bowser. Jungle primaire, désert, ville, une myriade d’environnements attendra le joueur avide de découvertes et de dépaysement. Des décors et directions artistiques variés qui donneront un véritable aspect patchwork à l’univers. D’expérience, je peux vous dire que ça ne plaira pas à tout le monde. Même si, pour tout vous avouer, elles sont plutôt à mon goût.
Mais bon ! Au moins, s’il y a bien un aspect artistique qui mettra tout le monde d’accord, il est musical. Le jeu ira même faire jusqu’à proposer une chanson avec paroles. Une première pour un Mario.
[Jump up, super star !]
La mission principale de Mario sera de trouver des lunes. Elles remplacent les étoiles et sont littéralement cachées partout dans les vastes niveaux. En haut d’une montagne, sous un rocher, gardée par un boss, à l’issue d’un parcours d’obstacle, elles sont extrêmement nombreuses par-dessus le marché. Si le jeu récompense ainsi l’exploration et une certaine forme de collectionite, il le fait par contre au détriment de son rythme. Trouver une lune est trivial. La récompense est permanente, mais moindre. En somme, la jouissance de la réussite est diluée. Certains y trouveront leur compte, d’autres comme moi, je ne vous le cache pas, trouveront ça plutôt dommage.
Quant à Mario, il n’a jamais eu une telle palette de mouvements, et pour cause ! Quand il lance son chapeau sur un ennemi, Mario se met à le posséder comme un fantôme. Il sera donc possible d’incarner des Chomps, des Plantes Piranha, des Goombas, de l’électricité… Eh ! Le jeu vous donne même la possibilité d’incarner un T-Rex extrêmement tôt ! Autant de transformations pour autant de façon de jouer différentes, voici un bon moyen de renouveler le jeu en permanence.
Même sous sa forme humaine, Mario n’a pas à rougir de sa nouvelle palette de mouvements. Parmi ses nouvelles possibilités, le lancer de casquette qui permet de réajuster un saut une fois dans les airs, ainsi que la capacité de rebondir sur son chapeau. Ces deux mouvements à eux seuls permettent des enchaînements particulièrement jouissifs : Hop ! Je saute. Hop ! J’envoie la casquette ! Hop ! Je plonge en avant ! Hop ! Je rebondis sur la casquette ! Hop ! Je lance à nouveau la casquette pour reprendre un peu de hauteur ! Et hop ! Un dernier plongeon pour parcourir les derniers mètres qui manquent. Les amateurs du genre vont adorer.
Sauf que voilà, le jeu manque cruellement de défi. Revers de la médaille des environnements très grands, le plancher des vaches y est en abondance. Évidemment les niveaux ne manquent pas de salles de défi plus linéaires et difficiles, mais même elles paraissent timides par rapport à ce que pouvait proposer un Mario Galaxy 2 par exemple. Et avant que certains viennent m’opposer des contre-exemples, je tiens à préciser que je rends ce jugement après avoir bloqué le compteur de lunes.
Quoi qu’il en soit, tant de mouvements, tant de possibilités, pour une difficulté aussi timide ? C’est à la fois paradoxal et un peu frustrant.
Toutefois, ne terminons pas sur cette note négative : Super Mario Odyssey est un grand jeu. Facilement un des plus grands de cette année. Zelda Breath of the Wild avait su remettre complètement à plat son système archaïque et avait mis la barre extrêmement haut. Mario, essayant à son tour de faire sa révolution, avait de grandes chances de pas aller aussi loin dans l’excellence. Ceci dit, il n’en relève pas moins une maîtrise, d’une précision et d’une philosophie d’amusement à l’état pur.
Alors ? Faut-il y jouer ? Les Croissants disent un grand oui. Sauf si vous êtes résolument allergique au monde coloré et foutraque de Super Mario. Et même là, on vous conseille de vous forcer un peu.
Super Mario Odyssey est édité et développé par Nintendo. C’est déjà disponible sur Switch. Ça se trouve pour 45 euros.
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