Titre : La tac-tactique des gens d’armes
Wargroove
Durée estimée :
Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult met son petit casque de commandant et son uniforme à galons pour nous parler de Wargroove. Bonjour Pierre-Alexandre
Pierre-Alexandre :
Salut Corentin !
C : Mais dis-moi, ce Wargroove, ça fait quelques temps que tu nous en parles, non ?
P : Alors oui, si vous suivez les Croissants depuis quelques temps, vous aurez peut-être remarqué que je l’ai déjà cité quelques fois au détour d’une ou deux chroniques.
C : Mais alors, monsieur Rouillon, pourquoi un tel traitement de faveur, hein ? Les français ont le droit de savoir !
P : Et bien pour deux raisons très simples. La première, c’est qu’il s’agit du nouveau bébé de Chucklefish, le studio responsable de l’excellent Starbound, mais le studio est également l’éditeur de jeux comme Risk of Rain ou le megahit Stardew Valley.
C : Ah oui c’est un joli CV ! Et du coup c’est quoi la deuxième raison ?
P : Et bien c’est tout simplement parce que Wargroove veut signer le renouveau de la série des Nintendo Wars, malheureusement endormie depuis dix ans.
[MUSIQUE]Wargroove01
La saga des Nintendo Wars (qu’on a plutôt connu en France sous le nom Advance Wars au début des années 2000), est une série de jeux de combats tactiques au tour par tour, très mignons, avec des mécaniques simples mais efficaces qui ont abouti à un sacré paquet de jeux considérés comme excellents par de nombreux joueurs.
C : D’accord. Et du coup, aucun nouvel épisode depuis dix ans, c’est ça ?
P : Exactement, depuis Advance Wars : Dark Conflict sur DS, tous les petits tactiquos sont orphelins. Alors il y a bien eu quelques essais, hein, dont le médiocre Tiny Metal qu’on avait évoqué ici l’année dernière, mais rien de vraiment consistant à se mettre sous la dent malheureusement.
C : Et là, c’est le moment où tu nous dis que le Messie est arrivé ?
P : Et bien je vais te répondre avec mon plus beau “oui mais non” parce qu’à défaut de réparer les mobylettes et de ramener l’être aimé, Wargroove se contente d’être un bon petit tactical et c’est déjà pas mal.
[MUSIQUE]Wargroove02
En gros, Wargroove met deux camps face à face sur des cartes découpées en cases, comme dans un jeu de tactique classique. Pour gagner, il suffit généralement de détruire le QG de l’adversaire ou d’assassiner son général. Et pour ce faire, on va avoir accès à de nombreux types d’unités, que ça soit des fantassins, des trébuchets, des navires ou carrément des dragons.
C : D’accord. Donc en gros c’est Advance Wars dans un univers heroic-fantasy ?
P : Pas totalement ! On ne va pas faire la liste complète des petits changements par rapport à la série de Nintendo (notamment la présence du général sur le champ de bataille ou la possibilité de se soigner avec des bâtiments capturés), mais il y a une idée qui a retenu mon attention.
C : Ah ! Et c’est quoi alors ?
P : Et bien chaque unité disponible peut optimiser ses dégâts sous certaines conditions.
En mettant deux lanciers côte à côte, un fantassin à côté de son général ou en faisant attaquer un cavalier après un long déplacement, les soldats assèneront des coups critiques.
Et mine de rien, c’est ce petit détail qui fait qu’on va constamment réfléchir à ses déplacements plusieurs coups à l’avance pour essayer d’optimiser ses choix et d’arracher la victoire.
Parce que la campagne de Wargroove est particulièrement corsée, et qu’à moins de jouer avec les réglettes qui permettent de changer la difficulté, vous allez suer sang et eau à quasiment chaque combat.
C : C’est bizarre, ça, pour un jeu qui veut proposer de la tactique un peu light !
P : Ouais, d’autant plus que le début du jeu est assez laborieux, avec un rythme qui se cherche et des escarmouches bien trop longues pour se familiariser avec les mécaniques.
Du coup on pourrait risquer de se dégoûter du jeu avant même d’en découvrir le coeur et c’est un peu dommage parce que, malgré son début un peu sec, ben il s’y passe des choses très chouettes !
Les personnages sont super attachants, la narration est rigolote comme tout et les level designers se sont défoncés, avec des cartes variées et originales qui rafraichissent régulièrement le challenge ! [REPRISE DERRIERE]
C : Il faut s’accrocher pendant les premières heures, en gros ?
P : Il y a clairement de ça ouais. Et c’est d’autant plus tristou que le jeu déborde de contenu en plus de la campagne. Il y a d’abord un mode arcade, où on choisit un général parmi les douze pour enchaîner cinq combats sans perdre. Il y a aussi un mode puzzle, avec 25 problèmes - comme des problèmes d’échec - où il faut prendre les bonnes décisions pour gagner en un tour.
Enfin, et c’est peut-être le plus important, Wargroove veut faire appel à la créativité de ses joueurs. Il y a un éditeur de cartes plutôt complet, mais surtout un éditeur de campagnes, qui permet de faire ses propres cinématiques, sa progression et ses scripts pour raconter toutes les histoires qu’on veut. Et puis, il est assez aisé de le partager en ligne, ce qui ne gâche rien non plus !
C : Et bien merci Pierre-Alexandre ! Wargroove, c’est développé par Chucklefish et c’est disponible sur PC, Xbox One, Switch et bientôt PlayStation 4 pour environ 17€. A bientôt !
« Wargroove » : la tac-tactique des gens d’armes
Les fans désabusés des Nintendo Wars l’attendaient avec impatience et « Wargroove » n’a d’ailleurs jamais caché sa volonté d’être le successeur spirituel de cette série culte de stratégie. Tout en pixel art et débordant de contenu, le nouveau jeu du studio Chucklefish est-il à la hauteur des immenses attentes dont il fait l’objet ? On voit ça avec Pierre-Alexandre Rouillon de « Gamekult ».
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