Les familles peinent trop souvent à récupérer le corps de leurs proches disparus à la frontière. Ils sont 44 à y avoir perdu la vie depuis un an.
Journaliste. Raconte des histoires d’exils et de frontières, et parfois photographie et enregistre les luttes sociales ou écologistes pour des médias français ou internationaux. Il a découvert Calais et sa frontière dans le cadre d’une expérience associative de plusieurs années. Depuis, il documente ce qu’il se passe aux portes du Royaume-Uni par le biais d’articles et d’ouvrages collectifs, tel que La Jungle de Calais (PUF, 2018), coordonné par Michel Agier.
Les familles peinent trop souvent à récupérer le corps de leurs proches disparus à la frontière. Ils sont 44 à y avoir perdu la vie depuis un an.
À chaque mort, proches des victimes, militants et anonymes se rassemblent. Pour refuser l’indifférence, se soutenir et dénoncer un scandale politique.
Les troubles psychologiques aggravent trop souvent le quotidien des exilés. Avant ou après le passage en Angleterre, certains vont jusqu’au suicide.
Le 12 août, un naufrage d’exilés a fait six morts. Une tendance lourde depuis 2020. Et les autorités ne se préoccupent que de surveillance…
En 2019, 39 Vietnamiens meurent dans une remorque. Une conséquence de l’environnement hostile aux exilés voulu par le gouvernement britannique.
Violences verbales et physiques, évacuations de camps déshumanisantes et accidents mortels : les exilés sont victimes des forces de l’ordre.
En 2008 et en 2016, deux exilés ont tenté de se libérer du joug des passeurs du camp de Norrent-Fontes, sur la route de Calais. Ils en sont morts.
Depuis 1999, au moins 24 exilés sont décédés dans ou près du tunnel sous la Manche. Sa « sécurisation » se révèle vaine et dangereuse.
Le terminal ferry, c’est là où tout a commencé : les tentatives de traversée de la Manche, les décès et la bunkérisation de la ville.