Exilé dans le Lot, Jean-Pierre Bloch ignore en ce début d’année 2001 que l’ADN de l’homme qui a tué en 1986 sa fille, Cécile, a également été identifié sur un double meurtre d’adultes, commis un an plus tard dans le Marais à Paris (lire l’épisode 4, « Les suppliciés du Marais »). Il ne sait donc pas que le profil du Grêlé n’est plus pour les enquêteurs de la crim’ celui d’un agresseur d’enfants. Et il persiste donc à croire à la culpabilité de pédocriminels intouchables (lire l’épisode 7, « Police partout, Grêlé nulle part »). Sur les conseils d’un faits-diversier de L’Humanité qui a écrit un dossier sur l’existence de réseaux pédophiles internationaux, le père a consulté à la gendarmerie de Cajarc (Lot) plus de 500 photos d’enfants apparues sur des sites pornographiques, sans y trouver sa fille.
Le 3 mars 2001, Jean-Pierre Bloch participe à une marche blanche à Paris organisée par des associations contre les « dysfonctionnements judiciaires et institutionnels » dans les affaires de pédophilie, sur le modèle de celle de Bruxelles en octobre 1996, après l’arrestation de Marc Dutroux. C’est là que Jean-Pierre Bloch rencontre la psychologue belge Carine Hutsebaut, et qu’il la supplie de retrouver l’assassin de Cécile. Il a confiance en cette victimologue connue pour le profil étonnant de précision de Dutroux qu’elle a réalisé pour les familles de deux fillettes disparues, Julie et Mélissa, et publié dans un journal flamand quelques jours avant l’identification du criminel.