Au fil des semaines, nous avons pris une bonne habitude à la maison : couper le micro de notre enceinte Amazon Echo quand nous ne nous en servons pas. Il y a un bouton pour cela sur le dessus du petit appareil gris qui a trouvé sa place dans le salon depuis que j’ai décidé de mener cette enquête sur les assistants vocaux pour Les Jours (lire l’épisode 1, « Parle avec elle »). Une fois le micro coupé, le signal lumineux de l’Echo, qui tournoie d’habitude du bleu doux au bleu vif pour nous dire qu’elle nous entend ou qu’elle nous a compris, devient rouge vif. Comme si quelque chose n’allait pas. Comme si Alexa, la personnalité artificielle d’Amazon nichée dans la boîte, souffrait de ne plus pouvoir nous écouter.
Ce qui nous embête, ma compagne et moi, c’est justement ça. Alexa nous écoute en permanence, dans un silence absolument total qui fait qu’on l’oublie souvent. Il faut bien qu’elle soit perpétuellement disponible afin de pouvoir réagir lorsque nous prononçons le mot-clé qui la réveille – « Alexa, mets France inter », par exemple. C’est la stratégie du always on, le « toujours allumé » : il n’y a pas de bouton pour éteindre Alexa, elle est opérationnelle dès lors qu’elle est branchée et seul le micro peut être coupé. Passons sur le désastre écologique annoncé par ce genre d’appareil perpétuellement sous tension, et concentrons-nous sur les questions de données et de sécurité que pose cette intrusion de micros à l’intérieur d’un foyer.