Cet article est certifié gluten-free et vous est donc vendu trois fois plus cher. Vous flairez l’arnaque ? Vous avez bien raison. Mais puisque l’industrie agroalimentaire le fait allégrement, on s’est dit qu’on pouvait tenter le coup. Blague à part, en essayant de faire des courses bonnes et bios, on a vu de la confiture, du cidre, du yaourt « sans gluten » (et même… des capotes). Sauf que ni la confiture, ni le cidre, ni le yaourt n’affiche de blé parmi ses ingrédients – ni aucune autre céréale. Aucune raison, donc, pour qu’ils contiennent cette protéine. Ça n’empêche pas, évidemment, des malins du marketing d’ajouter une mention sur leurs étiquettes, histoire de séduire le consommateur stressé (salut Jean-Claude !) et perdu dans la jungle des labels (lire l’épisode 2, « Labels, au secours ! »).
Les chiffres leur donnent d’ailleurs raison. En France, les ventes de produits labellisés sans gluten connaissent une croissance à deux chiffres et certains observateurs estiment à 11 millions le nombre de consommateurs plus ou moins réguliers. Il y a quelques mois, un « analyste senior » cité par Les Echos expliquait tranquillement qu’un produit sans gluten (le plus souvent du pain, des pâtes ou des biscuits) peut facilement se vendre trois fois plus cher que son équivalent fabriqué à base de céréales classiques (blé, orge, avoine et seigle, principalement). Il disait aussi combien ces « produits à valeur ajoutée » sont importants en période de « pressions déflationnistes ».