La crème de la crème. Le gotha des gourmets. Le haut du panier du palais. Pour écrire cet épisode, nous avons réuni des gens à la fois impartiaux et pleins de bon(s) goût(s). Leur objectif : identifier les meilleures fraises et les meilleures tomates parmi un panel de fruits parfois bios, parfois pas. Bon, trêve de flagorneries : on s’est juste livrés début juin à un petit test amusant avec la rédaction des Jours. Le modus operandi : une dégustation à l’aveugle à l’heure du déjeuner. Pour ce faire, je me suis auparavant rendu incognito dans quatre magasins parisiens et j’ai lancé aux vendeurs : « Vos meilleures tomates et vos meilleures fraises ! » Je suis revenu avec une addition salement salée et un panier bien rempli. Voyez plutôt…
1/ Dans le rayon pas bio d’un grand supermarché, j’ai trouvé des tomates françaises, variété Noire de Crimée, cultivées hors sol, vendues 2,99 euros le kilo. J’ai également pris des fraises espagnoles de variété inconnue, cultivées hors sol et vendues 7,58 euros le kilo.
2/ Dans le rayon bio du même supermarché, j’ai acheté des tomates françaises, rouges, de variété inconnue, vendues à 8,33 euros le kilo, et des fraises françaises de variété Darselect, à 21 euros le kilo.
3/ Chez un primeur non bio mais identifié comme l’un des meilleurs de Paris par d’éminents spécialistes culinaires sur internet, j’ai trouvé des tomates françaises, de variété « ancienne » – pfff, voilà un mot que j’ai a oublié de mettre dans notre liste de labels qui ne veulent rien dire, mea culpa (lire l’épisode 2, « Labels, au secours ! »). Ces tomates étaient roses, cultivées hors sol et vendues 6,95 euros le kilo. J’y ai aussi acheté des fraises françaises, de variété Gariguette, cultivées hors sol et affichant 23,96 euros le kilo.
4/ Enfin, dans les rayons d’une chaîne historique de grande distribution bio, j’ai embarqué des tomates françaises, de variété « ancienne » là encore, à 4,99 euros le kilo. Et des fraises françaises de variété Ronde de Cléry, vendues 18,40 euros le kilo.

J’ai découpé et proposé telles quelles les tomates à la dégustation. Pas d’huile d’olive, pas de mozza, ni de chichis. Premières réactions, à vue de nez. « On voit tout de suite que c’est de la merde, la numéro 3 », lance Sébastien Calvet, cobaye et par ailleurs responsable photo des Jours. Oups, elles m’ont coûté bonbon. Le primeur n’avait pas choisi la plus mûre de ses tomates, tant pis pour lui. Après dégustation, cette tomate si onéreuse prend toujours aussi cher.