C’est une histoire qui commence bien. La France peut se vanter d’un leadership international : nous sommes champions du monde ex aequo de la betterave à sucre. Cocorico ! Si 80 % du sucre mondial vient des tropiques et de la canne, le reste est principalement issu des betteraves cultivées en milieu tempéré
L’actualité betteravière récente modère notre enthousiasme pour le tubercule : depuis le 5 novembre, les parlementaires français ont accordé à ses producteurs une dérogation de trois ans pour l’utilisation d’insecticides appelés « néonicotinoïdes ». Leur nom est difficile à prononcer, mais leur surnom facile à retenir : « tueurs d’abeilles »… même s’il est imprécis. Car c’est l’ensemble des pollinisateurs et la plupart des êtres vivants qui dérouillent sous l’effet de ces produits, pas seulement les ouvrières.

Ces dangers bien connus ont donc valu aux néonicotinoïdes d’être interdits en 2018, à la suite de la loi sur la biodiversité votée, elle, en 2016. Pourquoi revenir maintenant sur cette décision ? Pour répondre au lobbying et aux demandes répétées des grands représentants du secteur, entre autres de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB)
Selon le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, si cette dérogation était nécessaire, c’est la faute aux pucerons. Ces insectes se sont répandus dans les champs de betterave au printemps et ont entraîné