
Les militantes féministes ont investi le combat anticapitaliste, antiraciste – et parfois viriliste – des antifas. Avec force et rage.
Son rôle dans la série.
En 2008, la première AFA de France se forme en région parisienne. Elle est le fruit de la rencontre entre des militants de la gauche radicale et des supporters du PSG, engagés contre les fafs de la tribune Boulogne au Parc des Princes. Racisée, populaire et de banlieue, l’AFA donne une nouvelle allure à l’antifascisme. « On est passé d’un imaginaire post-punk blanc à celui du rap et des tenues plus street », raconte Marco, membre depuis 2017. Ainsi, des couplets de Booba fleurissent sur les pancartes du cortège de tête en manif : « Le ciel sait que l’on saigne sous nos cagoules. Comment ne pas être un pitbull, quand la vie est une chienne ? » Soudé par la mort, en 2013, d’un membre, Clément Méric, le groupe se renforce encore quand un autre camarade est condamné à cinq ans de prison pour avoir incendié une voiture de police lors d’une manifestation en 2016. Boris, militant lui aussi, pense qu’« être à l’AFA Paris-Banlieue, ça a du sens, parce qu’on existe depuis longtemps. On est symboliquement liés par cette histoire et des anciens sont toujours là pour nous la rappeler ».
Les militantes féministes ont investi le combat anticapitaliste, antiraciste – et parfois viriliste – des antifas. Avec force et rage.
De l’anticapitalisme à la lutte climatique, la mouvance autonome conserve le même credo : les vraies batailles se gagnent dans la rue.