Vous vous souvenez de l’arnaqueur qui avait tenté sa chance vers mon numéro de téléphone (lire l’épisode 1, « L’arnaque au faux conseiller bancaire, elle est vite répondue »), émoustillé par ma fausse adresse dans le XVIe arrondissement de Paris ? Comme il était de bonne humeur, il m’avait donné quelques tuyaux sur sa façon d’opérer. Dont son atout maître. Pour tromper ses victimes, comme tous les escrocs qui jouent au conseiller bancaire, il a en effet une carte redoutable dans son jeu : le spoofing. Ce terme anglais renvoie à la notion d’usurpation. Ici, le spoofing désigne l’usurpation d’un numéro de téléphone pour mettre en confiance la cible.
C’est ce qui était arrivé à Louise, cette Nantaise de 28 ans victime d’un escroc (lire l’épisode 2, « Allôteurs : comment ils nous font mordre à l’hameçon »). Quand elle raccroche avec son allôteur, elle rappelle aussitôt le numéro affiché, prétendument celui de sa banque. La jeune femme tombe cette fois-ci sur un vrai conseiller qui confirme, gêné, qu’elle vient de se faire avoir. Quand mon arnaqueur m’a appelé, mon téléphone mentionnait lui aussi le nom d’une banque à côté du numéro officiellement à l’origine de l’appel. Mon allôteur plastronnait sur son service de spoofing de « haute haute qualité », pas « un spoofer à 20 euros ».
Car il existe toute une industrie illégale du spoofing. Sur Telegram, un certain « Rise Spoofer » propose ainsi pour 1 000 euros ses services, haut de gamme évidemment.