Depuis qu’on a posé les bagages à Aulnay-sous-Bois, en février, les flics apparaissent en toile de fond, comme des personnages muets et hors d’atteinte. À commencer par les quatre agents de la BST mis en examen dans « l’affaire Théo L. ». Toujours sous contrôle judiciaire et suspendus, ceux-là laissent leurs avocats parler pour eux (lire l’épisode 8, « Théo L. et les policiers suspendus »). Mais que deviennent leurs collègues ? Eux qui prennent leur service tous les jours, retournent à la cité des 3 000, contrôlent, interpellent, mettent en garde à vue, après une affaire sur laquelle tout le monde a un avis ? Comment sont-ils reçus depuis quatre mois ? Comment répondent-ils aux critiques des habitants qui leur ont reproché des insultes, des claques, un tutoiement intempestif ? Ont-ils changé leurs méthodes d’intervention, reçu des consignes ? Recueillir leur témoignage était un objectif évident, essentiel. Mais les portes du commissariat nous sont restées fermées, et c’est loin d’être anodin.
Pour joindre des policiers d’Aulnay-sous-Bois, nous avons tenté trois méthodes. La première, bien dans les clous, consistait à demander une autorisation officielle de reportage auprès du service communication de la Préfecture de police de Paris. L’idéal, bien sûr, aurait été de pouvoir passer du temps au commissariat d’Aulnay-sous-Bois, de quelques heures à quelques jours.