Vous le savez bien maintenant : c’est un sanguin, le Patrick ! Un athlète des urnes (lire l’épisode 3, « Le casse de Levallois »), un champion de la campagne électorale mais aussi un bon copain, comme dirait Fernand Raynaud. Sauf quand on lui cherche des noises. Là, il faut savoir ranger l’amitié dans les placards. C’est ce qui s’est passé le 15 mai, au troisième jour de son procès, lorsque le président Benjamin Blanchet a évoqué les confessions de son ex-ami Didier Schuller, le traître. Quand on l’énerve, Patrick, il tape et il tape dur : « Monsieur Schuller est un mythomane de la pire espèce, dit-il à la barre. Contrairement à ce qu’il prétend, je ne l’ai jamais connu avant 1986, il n’a jamais participé à la campagne de 1983 et je ne me suis jamais occupé des finances du RPR (Rassemblement pour la République). »
Les aveux du porteur de valises sont pourtant circonstanciés (lire l’épisode 8, « Didier Schuller, la machine à cafter »), mais le maire de Levallois-Perret nie tout, en bloc : « Tout l’argent qu’il récupérait partait sur le compte de sa mère, en Suisse, puis sur un compte à lui aux Bahamas. C’est pas compliqué : depuis trente-six ans, j’ai toujours refusé de recevoir des chefs d’entreprise, des promoteurs… Je ne veux pas m’occuper de ça. Je n’ai jamais été accusé de corruption, je n’ai jamais eu d’histoires de dessous-de-table. Ce que vous avez lu est un tissu de mensonges : être délateur, c’est une chose ; être menteur, c’en est une autre ! » Il est comme ça, Patrick : quand on le cherche, il vitupère, il menace, il disperse façon puzzle en se jetant à la gorge de ses adversaires.