Isabelle est arrivée (presque) seule, doudoune bleu marine sans manche, visage fermé. Comme la cohorte d’avocats craignant le pire pour leur client respectif. Seule, avec son fils, Alexandre, qui la soutient d’un bras. Seule, car Patrick a refusé de quitter sa cellule de la prison de la Santé. Il n’entendra pas les 38 minutes de lecture du jugement du tribunal qui, pourtant, ont écarté les accusations les plus infamantes pour un élu : la corruption. Ce vendredi, dans le deuxième volet du procès des Balkany, le tribunal a en effet rejeté la corruption car « il n’a pas été démontré l’existence d’un pacte de corruption entre M. Al-Jaber et M. Balkany » : le second était accusé de s’être fait payer sa résidence marocaine par le premier (la visite complète vous est offerte dans l’épisode 7, « Le good bail des Balkany à Marrakech ») en échange d’un faramineux projet immobilier à Levallois. Pour les trois magistrats, la preuve du pacte de corruption n’a pas été apportée. Au fur et à mesure de la lecture des attendus, les visages des avocats se détendent.
Relaxe encore pour la prise illégale d’intérêts (le soupçon portait notamment sur l’usage du jet privé de l’homme d’affaires saoudien Mohamed Al-Jaber). Mais pour ce qui est du blanchiment (à travers des comptes à l’étranger, ainsi que l’achat du riad et de la villa Pamplemousse), la famille Balkany se retrouve unie devant la justice.