Les basses vrombissent à vous fissurer les os. Shot de vodka. Le beat bat au rythme du sang dans vos veines. Shot de vodka. Les stroboscopes cisaillent les silhouettes des danseurs. Shot de vodka. Les corps se frôlent, la chaleur, la sueur, une bouffée de parfum vous enivre, Black Opium peut-être. Shot de vodka. La musique, le rythme, ses yeux dans les vôtres, ses lèvres mordues, votre main sur sa taille, sur sa hanche, un baiser, un autre, votre visage enfoui dans son cou, le goût salé de son cou. Que celui ou celle qui n’a pas connu ce moment où tout bascule dans la moiteur de quelque Macumba enfiévré jette la première pierre à Christophe Castaner.

Jusqu’alors cantonné à nos obsessions politiques et policières (lire — notamment – l’épisode 28 de la série Jaunes de rage), le ministre de l’Intérieur fait une entrée remarquée dans La cause du people, à fond la caisse, avec le pin-pon sur le toit. Christophe Castaner, pour qui Les Jours éprouvaient déjà une étrange passion (lire l’épisode 15 de la série In bed with Macron), mais que nous n’appellerons plus désormais que « Cricri d’amour », vient en effet de se faire salement poisser par la presse people au bras, ou plutôt au cou, d’une inconnue dont on apprendra, quelques heures plus tard, qu’il s’agit d’une ancienne de ses conseillères au porte-parolat du gouvernement. Et le théâtre où s’est révélé notre Cricri d’amour, c’est la piste d’un chic établissement parisien où la chorégraphie du couple n’a pas échappé aux nombreux, très nombreux smartphones des danseurs alentour. Et c’est ainsi que Christophe Castaner, au soir d’un énième acte des gilets jaunes, samedi 9 mars, se retrouva pour la première fois et simultanément à la une des deux plus gros magazines du genre, Voici et Closer – bravo, champion. Histoire d’un scoop people.
Forcément, ça fera moins marrer ceux dont la mâchoire a malencontreusement rencontré la trajectoire d’un LBD quelques heures plus tôt ou les policiers chargés du maintien de l’ordre semaine après semaine, mais avouez que c’est piquant : le samedi après-midi, le ministre de l’Intérieur contient des manifestations de gilets jaunes et, le soir, le même ministre de l’Intérieur ne se contient pas du tout sur le dance floor. Et six jours plus tard, le voici dans Voici : « Le ministre de l’Intérieur, un vrai tombeur ! », titre l’hebdo, accompagnant sa une des litigieux clichés.