Cet été, les représentants des cheminots de l’axe Atlantique, un périmètre de la SNCF qui couvre un croissant reliant Brest à Hendaye, ont fait appel à un cabinet spécialiste des conditions de travail. Sa mission : anticiper les conséquences sociales de la fusion des services administratifs de deux établissements de la compagnie – l’un à Bordeaux, l’autre à Toulouse – prévue pour octobre. Les experts ont entendu 19 agents. Plusieurs des auditions des salariés « ont donné lieu à des crises de larmes », relatent-ils dans leur rapport qu’ont pu lire Les Jours. Les consultants ont conclu que la réorganisation exposait les agents à de multiples facteurs de risques psychosociaux : une surcharge de travail, des sentiments de démotivation, de mal-être, de ressentiment. Et, plus largement, une inquiétude sur le devenir de leur emploi, de leur équipe et de la SNCF. Des agents souffraient d’ailleurs déjà sur le plan physique et moral. Ils leur ont raconté les troubles du sommeil, les « boules au ventre » (lire l’épisode 1, « Un syndrome France Télécom à la SNCF, c’est possible »).
Les cheminots en question travaillent dans des fonctions dites « support », c’est-à-dire la paie, la formation ou les achats. Douze de leurs postes ont été supprimés dans la fusion désormais achevée, soit près de 20 % des effectifs. Trois postes ont été créés, d’autres ont vu leur contenu changer. Pour certains agents, le management se fait désormais « à distance ».