L’alarme de « L’Heure de la sortie »
Fin du monde. Chaque vendredi midi, « Les Jours » vous parlent effondrement et culture. Aujourd’hui, un film de Sébastien Marnier.
Dans L’Heure de la sortie, deuxième long métrage de Sébastien Marnier, en salles depuis le 9 janvier, il n’y a pas de pandémie
Mais il y a des marées noires et des abattoirs
Il y a le changement climatique et une centrale nucléaire
Il y a de la pollution et des animaux perdus dans les rues
Bref, ce thriller postule au titre de film de propagande pour cette obsession sur l’effondrement de notre civilisation
(Ah oui, aussi, c’est le groupe Zombie Zombie qui signe la musique : COMME PAR HASARD)
Mais si le long métrage est une réussite, ce n’est pas parce qu’il coche des cases, c’est grâce à ses personnages d’adolescents
Six élèves de 3e d’un collège privé, forts en thème et fortes têtes, étranges et tranquillement désagréables, préparent un sale coup, leur prof de français remplaçant en est persuadé
Mais il navigue sans boussole entre parano et désir de protection
Le temps est lourd, le soleil grésille, les peaux transpirent, il grêle trop fort, la catastrophe est inévitable
Les indices sont à la fois minces et évidents pour qui veut bien les voir
Quand un des ados traîne son air louche et morose dans un bar de nuit, ses profs tentent de danser, de sautiller, en pure perte
Face au cataclysme écologique qu’on leur laisse, les six sont trop lucides, refusent de jouer le(s) jeu(x) de leur âge, ignorent la légèreté
Les adultes, eux, sont trop occupés à prolonger l’existant
« Que les choses continuent comme avant, voilà la catastrophe », écrivait en 1923 Walter Benjamin
Bande-annonce :
À lundi (si on tient jusque-là).