Mettre toute une population, ou presque, à l’arrêt, cela ne peut que provoquer un énorme choc économique. Mais à quel niveau exactement ? Mardi dernier, Bruno Le Maire a agité le spectre de 1929. « La crise à laquelle nous sommes confrontés, parce qu’elle touche l’économie réelle, parce qu’elle est mondiale, parce qu’elle peut avoir un impact très durable sur les chaînes de valeur dans le monde, n’est comparable, à mon sens, qu’à la grande récession de 1929 », a déclaré le ministre de l’Économie au cours d’une conférence de presse téléphonique. Ce discours est-il catastrophiste ou va-t-on vraiment se retrouver, comme dans les années 1930, avec une explosion des faillites, du chômage et, à l’arrivée, une montée des tensions géopolitiques ? Après deux semaines de confinement seulement, il est naturellement trop tôt pour le dire. Mais d’ores et déjà, on peut construire des scénarios sur l’ampleur de la récession qui s’annonce.
Parce que, s’il y a une chose sûre, c’est qu’il va y avoir une récession, c’est-à-dire une baisse du produit intérieur brut (PIB). C’est la conviction de Xavier Timbeau, directeur de l’OFCE, l’Observatoire français des conjectures économiques. Pour Les Jours, il explique la manière dont son institut a fait ses calculs.