De Grenoble
«Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien. » L’adage du philosophe grec Socrate pourrait faire office de sous-texte aux déclarations, ce vendredi 3 avril, de Jean-Michel Blanquer. En ce jour 18 de confinement, le ministre de l’Éducation nationale a tenu une conférence de presse pour annoncer que les épreuves du bac ne seront validées qu’en contrôle continu. Elles n’auront donc pas lieu sur table. Comme le 23 mars, il a redit son envie de voir les élèves retrouver les salles de classe le 4 mai. Tout en reconnaissant que « c’est l’un des scénarios, ce n’est qu’une hypothèse », « dans la mesure où les conditions sanitaires le permettront », a-t-il répété. La veille, le Premier ministre Édouard Philippe a lui évoqué, sur le plateau de TF1, un retour à l’école au « cours du mois de mai ou du mois de juin ». Bref, ni l’un ni l’autre n’en savent rien mais comme tout le monde, ils croisent les doigts pour que ça ne dure pas trop longtemps.
Afin d’atténuer le « défi des inégalités », Jean-Michel Blanquer a souligné que les notes obtenues en période de confinement « ne doivent pas compter » et que celles du contrôle continu seront « examinées par un jury d’examen qui étudiera tout le livret scolaire, pour valoriser un engagement ». Le ministre a insisté sur l’impérative « assiduité des élèves jusqu’au 4 juillet », la fin officielle de l’année scolaire, appelant les responsables d’établissements à être « extrêmement vigilants ». On rembobine : pas de bac sur table, du contrôle continu sur la base des notes « des trois périodes de l’année », sauf qu’on ne sait pas quelle sera la durée hors confinement du troisième trimestre
« Personne ne lui en voudra de dire que c’est très compliqué de se projeter, au lieu d’afficher un discours bravache, de faire comme si… On aurait gagné du temps à avoir un ministre reconnaissant d’emblée que la situation est exceptionnelle », soupirait la veille de son intervention, à l’oreillette des Jours, Claire Guéville, professeure d’histoire-géographie à Dieppe et secrétaire nationale responsable du lycée au Snes-FSU. Le syndicat, majoritaire dans le second degré et opposé à la réforme du bac que les classes de première expérimentent dès cette année, prône depuis quelques mois déjà la « neutralisation » des épreuves communes de contrôle continu, les « E3C », pour l’année de première.