De Londres
Comme d’habitude, Sa Majesté avait tout prévu, au millimètre. Un discours court, quatre minutes trente secondes, pas plus. Une robe impeccablement verte, couleur de l’espoir. Quelques images poignantes : des Britanniques applaudissant pour les soignants, la reine elle-même, avec sa sœur, lors de sa première intervention radiophonique en 1940. Le dispositif, ultrasécurisé, pour ne pas se faire contaminer : Elisabeth a enregistré seule avec un cameraman en tenue de protection, dans le salon blanc du château de Windsor, suffisamment vaste pour respecter les distances de sécurité
Et voilà que Boris Johnson gâche le moment. Quelques minutes seulement après ce discours d’une reine, alerte médiatique : le Premier ministre, testé positif au coronavirus et à l’isolement depuis le 27 mars, est transporté à l’hôpital londonien Guy’s and St Thomas’, tout proche de Downing Street. « Par précaution », affirme le porte-parole. « Pour des analyses de routine », écrira le Premier ministre. Un dimanche soir. Ce dimanche soir. Juste après le discours royal, alors que ce genre de messages exceptionnels se comptent sur les doigts d’une main. Le lendemain, ce lundi, le ministre des Communautés Robert Jenrick, invité sur la chaîne BBC4, annonce : « Je m’attends à voir revenir Boris Johnson très bientôt. » Le chef du gouvernement, officiellement, reste aux commandes. Il tweete encore dans l’après-midi, pour remercier les soignants et dire qu’« il a bon moral ». À peine quelques heures plus tard, il est en soins intensifs. « Sur les conseils de son équipe médicale », assure Downing Street. Il s’agirait d’être à proximité d’un respirateur au cas où. Ce mardi, les services du Premier ministre envoient un communiqué d’une ligne et demie, pour signaler que Boris Johnson « reste en soins intensifs » et garde « bon moral ». Ce mercredi,