Depuis le début de la pandémie, Les Jours prennent des rendez-vous réguliers avec le docteur Yannick Gottwalles, chef du pôle des urgences de Colmar, dans ce Grand Est qui a été aux avants-postes du Covid-19. Ce qui fait de lui une sorte de vigie : très tôt, il avait alerté sur la situation catastrophique dans sa région, prévenu sur le tri des patients à venir (lire l’épisode 6), et mis en garde l’ensemble de ses confrères sur la vague qui allait déferler sur eux (lire l’épisode 12). Aujourd’hui, alors que le nombre de patients en réanimation est en baisse, que le déconfinement est en vue et que des mesures en faveur des soignants ont été annoncées, Yannick Gottwalles se méfie.
Où en êtes-vous à Colmar ?
Je suis un peu inquiet sur la poursuite de l’amélioration. Ces dernières semaines, nous avons connu un pic puis une phase plateau avec une baisse du nombre de patients Covid, et ça nous semblait en bonne voie d’amélioration. Mais nous avons une remontée des malades souffrant d’autres pathologies qui n’avaient pas été traités et aussi une remontée des pathologies psychiatriques dues au confinement. Surtout, depuis cinq jours, on a une augmentation du nombre de patients Covid que je ne peux m’expliquer que par un relâchement dans le confinement et qui va nous compliquer la tâche dans les semaines qui viennent.