Déjà cinq journées au compteur de Jean, cet étudiant en deuxième année de médecine qui s’est déclaré volontaire pour aider pendant la pandémie. Sur Les Jours, on a découvert Jean (son prénom a été modifié) rongeant son frein en attendant de démarrer son boulot de « faisant fonction d’aide soignant » – c’est la dénomination officielle (lire l’épisode 30, « Je suis content d’être un peu utile comme étudiant en médecine »). On l’a retrouvé, une semaine plus tard, au sortir de sa première journée d’apprentissage (lire l’épisode 42, « En deuxième année de médecine, on n’est jamais confrontés à la mort »). Le voici désormais après trois nouveaux jours de boulot « bien claqué », résolu à « dormir 24 heures et à comater » jusqu’à sa nouvelle garde. Il devait faire deux nouvelles journées début mai mais s’est arrangé pour en caser une de plus avant.
L’hôpital parisien où Jean effectue sa mission d’aide-soignant n’est pas saturé et la question de l’approvisionnement en masques, charlottes et surblouses semble s’arranger : « On s’adapte au jour le jour pour le matériel, on n’a jamais le même. » Mais dans l’unité « soins critiques » qu’a rejointe Jean – un service entre la réanimation et la pneumologie –, on ne barguigne pas avec l’hygiène : « Ça fait chier de passer dix minutes à s’habiller devant une chambre juste parce que le patient a demandé du PQ. » Mais pour Jean, c’est « forcément une expérience enrichissante, c’est hyper intéressant de voir le versant infirmiers / aides-soignants du boulot. D’ailleurs, ils me le répètent : “Ne deviens pas un médecin con et aigri qui nous méprise, s’il te plaît. Ne néglige pas le personnel paramédical” ».