Dès le lendemain du discours d’Édouard Philippe sur le plan français de déconfinement (lire l’épisode précédent), des autocollants sont apparus sur un siège sur deux dans les stations de métro à Paris : « Pour notre santé à tous, laissons ce siège libre. » Si les transports vont pouvoir repartir partout en France à partir du 11 mai, ce sera avec une capacité « drastiquement réduite », a averti le Premier ministre, afin de permettre la désormais fameuse distanciation sociale. Tout d’un coup, c’est donc le principal avantage des transports en commun qui est suspendu par la nécessaire lutte contre la circulation du coronavirus : sa capacité à déplacer en masse des voyageurs sur de longues distances. Mais alors, qui va combler ce vide lors du déconfinement progressif à venir ? La voiture ? C’est la crainte des plus grandes agglomérations, aux dépens du silence, des rues apaisées et surtout du climat. C’est là qu’est apparue une expression pour proposer une solution à cette « carpocalypse » en germe : l’urbanisme tactique. Ou la transformation
Bogota, Berlin, Milan… Toutes les grandes agglomérations touchées par l’épidémie se mettent ainsi aux « coronapistes », ces pistes cyclables bricolées gagnées sur le trafic automobile afin de préparer au mieux le retour de leurs habitants dans les rues.