Novembre 2020. Deux étudiants discutent sur WhatsApp. La première a contacté le second sur Twitter, où il a sa petite notoriété grâce à son compte « Syndicat des détenu(e)s de France ». Il lui dit s’appeler Kozam. Ils sont tous deux inscrits en capacité de droit à l’université Panthéon-Assas, à Paris. En ces temps de pandémie, tous les cours se déroulent en visioconférence. Ça ne change rien pour Kozam, qui n’allume jamais sa caméra et les aurait suivis à distance de toute façon. Forcément : il est incarcéré. « J’ai 34 ans, je suis en prison pour escroquerie », écrit-il à l’étudiante. Un soir, lors d’un autre échange de messages, elle parle à Kozam de ceux qui participent aux mêmes cours qu’eux. Elle en décrit quelques-uns, sans réaction. « Cory bosse à BFM », poursuit-elle. « Il est bien lui, réagit alors Kozam. Je l’adore. » Elle : « Qui, le prof ? » Lui : « Non, Cory. »
Cet étudiant dont Kozam fait l’éloge, vous l’avez deviné, c’est notre Cory Le Guen national (lire l’épisode 1, « Cory Le Guen, celui qui voulait être tout »), inscrit lui aussi dans ce même cursus depuis la rentrée 2020. « Il était sympa, il dynamisait beaucoup le groupe », se souvient auprès des Jours Sofia, une autre étudiante. Elle, elle ne connaît pas ce Kozam bien plus discret qu’un Cory très expansif. Assez tôt, cette quadragénaire en reconversion trouve d’ailleurs que ce dernier « en fait trop avec ses grands airs ».