«Ben alors, comment ça, c’est Castex qui a parlé ? » «T’as vu le test du cul en Chine ? » « C’est qui le plus fort, AstraZeneca ou l’Union européenne ? » Nouvel épisode du Journal de redéconfinement (oui, logique, après celui de couvre-feu et de reconfinement), le fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Parole de Castex. La nouvelle est tombée vendredi à 20 heures : Jean Castex allait prendre la parole. Ah bon, le Premier ministre plutôt que le président de la République ? Mais tout s’est expliqué 36 minutes plus tard quand Jean Castex s’est exprimé depuis l’Élysée, à l’issue d’un conseil de défense sanitaire : il n’a pas annoncé le rereconfinement tant attendu/redouté/espéré (rayez la mention inutile). « Nous pouvons nous donner encore une chance de l’éviter », a-t-il dit avant de dérouler les mesures du jour. Le franchissement des frontières avec les pays extérieurs à l’Union européenne est désormais interdit, « sauf motif impérieux », et la nouvelle règle s’applique aussi en France à l’outre-mer. Les entrées et sorties depuis et vers la France au sein de l’Europe sont conditionnées à un test PCR négatif (sauf pour les travailleurs transfrontaliers). Autant de restrictions qui visent les variants, qu’ils soient britannique, brésilien ou encore sud-africain. Dans le même esprit, les grandes surfaces de plus de 20 000 m2 devront fermer leurs portes à compter de ce dimanche minuit et Jean Castex promet « une particulière fermeté » pour ceux qui grugent, citant le cas des fêtes et restaurants clandestins. Invitant au « télétravail effectif » le Premier ministre a assuré que « le “quoi qu’il en coûte” s’appliquera ». Et a conclu sa courte allocution en soulignant qu’il s’agissait de « tout mettre en œuvre pour éviter un confinement ». Bref, on n’y est pas encore mais on n’en est pas loin. Indice : si c’est Emmanuel Macron qui prend la parole à ce moment-là, on sera bon cette fois pour le rereconfinement.
Chaud-froid. Alors que l’Agence européenne des médicaments a, comme prévu, approuvé ce vendredi le vaccin contre le Covid-19 de la firme britannico-suédoise AstraZeneca, le conflit médiatique et juridique qui ronge les relations entre le laboratoire et Bruxelles continue. Accusant AstraZeneca de ne pas respecter son contrat en livrant moins de doses que prévu tout en favorisant le Royaume-Uni post-Brexit, l’Union européenne (UE) a publié ce vendredi une version abrégée dudit contrat signé en 2020 avec le labo pour précommander son vaccin. Dans ce document, AstraZeneca s’engage à « faire tous les efforts raisonnables pour mettre sur pied la capacité de produire 300 millions de doses du vaccin, sans en tirer de bénéfices ni essuyer de pertes ». S’ajoutent 100 millions de doses en option, ainsi que la possibilité, pour chaque État membre de l’UE, de confier ses doses à un autre pays si besoin. C’est dans l’expression « efforts raisonnables » que se noue le conflit actuel, le laboratoire s’estimant aujourd’hui incapable de produire davantage de doses tandis que Bruxelles considère qu’il n’a pas fait tout ce qu’il fallait pour se mettre en position de respecter son contrat. « Cette clause ne s’appliquait que lorsqu’il n’était pas encore certain qu’un vaccin serait développé, a expliqué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sur une radio allemande ce vendredi. Depuis, le temps a passé, le vaccin est là (…) et il y a des quantités extrêmement précises de livraisons dans le contrat. »
Cavalier seul. Critiquant la lenteur de l’Union européenne, le gouvernement hongrois du populiste Viktor Orbán a approuvé le vaccin chinois du laboratoire Sinopharm, comme les règlements communautaires l’y autorisent. Budapest avait déjà fait de même en validant, il y a une semaine l’utilisation du vaccin russe Spoutnik-V (lire l’épisode 17, « Vaccins : questions pour une injection »).
Vaccins contre variants. L’entreprise américaine Johnson & Johnson a annoncé que son vaccin pourrait être moins efficace contre le variant sud-africain du Covid-19. D’après les résultats de tests menés à travers le monde sur 44 000 personnes, il serait efficace dès sa première dose à 72 % sur le territoire américain, à 66 % en Amérique latine et seulement à 57 % contre le virus circulant actuellement en Afrique du Sud. Moderna et Pfizer-BioNTech avaient déjà publié (lire l’épisode 49, « Le Covid met les petits plateaux dans les grands » ) des études montrant une moins grande efficacité de leurs vaccins contre ce variant sud-africain, alors celui détecté en Angleterre est, pour sa part, bien combattu. Toutefois, ces laboratoires affirment que l’efficacité reste suffisante pour combattre le virus quelle que soit sa forme actuelle. Ce jeudi, la firme américaine Novavax a toutefois soulevé de nouvelles inquiétudes en avançant qu’à l’issue de son essai de phase 3 son vaccin est lui aussi sensiblement moins efficace contre le variant sud-africain : à 90 % en Europe et notamment au Royaume-Uni, mais seulement à 48 % en Afrique du Sud, lors d’une étude sur 4 400 volontaires. Certains d’entre eux étaient affaiblis car porteurs du virus du sida, a expliqué l’entreprise, mais, même sans ces patients, l’efficacité de son vaccin n’a pas dépassé les 60 %.
Nouveau test. Selon l’Agence France Presse, les autorités chinoises imposent désormais aux voyageurs arrivant de l’étranger, en plus d’une quarantaine, un nouveau prélèvement rectal. Cette méthode permettrait « d’augmenter le taux de détection des personnes infectées », car le coronavirus reste présent plus longtemps dans l’anus (lire l’épisode 46, « Le virus à la trace : des données excrément intéressantes ») que dans les voies respiratoires, a indiqué le médecin Li Tongzeng, de l’hôpital You’an de Pékin. Ce dépistage permettrait aussi de mieux suivre la circulation des nouveaux variants. La Chine a intensifié ses campagnes de dépistage notamment en prévision des festivités du Nouvel An, prévues autour du 12 février, qui déplacent chaque année des centaines de millions de voyageurs à travers et vers la Chine. Il faut vraiment avoir envie d’aller voir mamie cette année.
RIP le PIB. Le produit intérieur brut (PIB) de la France a reculé de 8,3 % en 2020, année marquée par la crise du Covid et deux confinements, selon des chiffres publiés par le ministère de l’Économie. « On n’a jamais perdu autant depuis deux siècles en dehors des périodes de guerre », a détaillé dans Le Monde Mathieu Plane, économiste à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques). Toutefois, cette récession est plus limitée que prévue, Bercy ayant un temps envisagé un recul du PIB de 11 %. L’économie française a surtout joué au yo-yo toute l’année 2020, à l’image du moral des Français. Le produit intérieur brut a ainsi chuté de 5,9 % au premier trimestre puis de presque 14 % au deuxième, pour remonter de presque 19 % au troisième trimestre et de finir sur un léger recul de 1,3 % sur les derniers mois de l’année.
Quand me faire vacciner ? Si vous avez plus de 75 ans, alors oui, vous pouvez vous inscrire sur santé.fr (n’espérez pas vous faire vacciner demain matin, en revanche).
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? En vous abonnant aux Jours avant ce dimanche 31 janvier pour profiter d’une promo qui, franchement, peut sauver votre rereconfinement : 69 euros pour un an avec le code « BONNEANNEE2021 ». Ce sera l’occasion de lire l’enquête de Clément Le Foll et Clément Pouré sur les ambitions folles et préoccupantes de Thales, le champion français de la surveillance tous azimuts. Dans le dernier épisode de Sous l’œil de Thales, ils racontent comment la reconnaissance faciale, couplée aux réseaux de vidéosurveillance, explose depuis le début de la crise du Covid, sous couvert de santé publique. « La solution Thales fonctionne également avec des personnes portant un masque, indique ainsi l’entreprise dans cet article. Elle peut obtenir une précision de reconnaissance des porteurs de masque d’environ 99 %, à condition que la photo de référence utilisée soit de bonne qualité (passeport ou un document d’identité) et que le masque soit porté de manière à ne pas cacher les yeux. » Lisez la suite tout de suite en vous abonnant ici.
0 800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.