Moins de mesures sociales, un discours sécuritaire, notamment sur l’école, et la défense d’un socle traditionnel discriminatoire vis-à-vis des étrangers, tel est le Bardella qui est apparu ce lundi matin lors d’une conférence de presse de présentation de son programme. Est-ce l’alliance avec le – toujours – président des Républicains Éric Ciotti (présent au premier rang) ou la probabilité de plus en plus importante de gagner les élections législatives ? Le président du Rassemblement national (RN) est clairement en train de se « meloniser ». Comme la Première ministre italienne Giorgia Meloni avant de prendre le pouvoir, il abandonne la plupart de ses marqueurs « sociaux » pour se concentrer sur ce qui fait l’essence même du parti d’extrême droite : sa xénophobie. Il a ainsi mis en avant deux mesures symboliques : la remise en cause du droit du sol ainsi que l’interdiction de certains « métiers stratégiques » pour les binationaux. Mais le tout dit sans dérapage haineux, avec un ton posé, bien rangé derrière sa cravate. La « dédiabolisation » engagée par Marine Le Pen il y a quinze ans quand elle a pris la succession de son père au Front national n’a jamais été mieux représentée que par ce jeune député européen (28 ans) qui risque de devenir Premier ministre dans deux semaines.
La liste de ces renoncements, on avait commencé à la détailler la semaine dernière. En matière économique, le RN avait