Depuis bientôt un an, je suis le plan de départs volontaires chez SFR qui, en l’espace de quelques mois, a supprimé 5 000 emplois, soit un tiers de ses effectifs. Ce plan est le plus gros plan social qu’a connu la France ces dernières années, effectué dans un silence étonnamment assourdissant (lire l’épisode 1, « Le plan D, comme discret »). Pour prolonger cette enquête, Les Jours s’interrogent ce jeudi soir dans une émission vidéo en direct, retransmise à partir de 20 h 30 sur notre site : en quoi le « cas SFR » à la mode Patrick Drahi préfigure-t-il un nouveau monde du travail où, désormais, le salarié ne perd plus son CDI en se faisant licencier mais choisit volontairement de partir – du moins officiellement. SFR est-il un labo des nouveaux plans sociaux ? Le grand hara-kiri social est-il pour demain ?
C’est en tout cas une tendance lourde : aujourd’hui, la plupart des plans sociaux, c’est-à-dire qui suppriment l’emploi de plus de dix salariés, se font sous forme de « départs volontaires » ou en intègrent au moins une partie. C’est également vrai à l’échelle individuelle puisque, depuis leurs création il y a une dizaine d’années, les ruptures conventionnelles ne cessent de progresser comme mode de cessation de contrats de travail, passant largement devant les licenciements économiques.