Devant le tribunal des prud’hommes de Marseille, Me Antoine Vivant, avocat de SFR (désormais Altice), répond à une interview. Il explique au micro que les 5 000 salariés du groupe qui ont quitté l’entreprise dans le cadre d’un « plan de départs volontaires » (PDV) l’an dernier ont eu le choix. D’ailleurs, précise-t-il, les employés qui auraient voulu rester chez SFR auraient pu le faire, aux mêmes conditions de salaire, ou même revenir après avoir quitté l’entreprise, car ils disposaient d’une priorité de réembauche. Dans son dos, un ex-salarié de l’opérateur téléphonique fait semblant de jouer du violon. Depuis quelques mois, une partie des « candidats au départ » se rebiffent. Ils étaient quelques dizaines au départ (lire l’épisode 10, « La révolte des ex »), ils sont aujourd’hui plus de 400 à contester en justice le caractère « volontaire » de leur départ. Ce mardi a eu lieu la toute première audience aux prud’hommes de Marseille. Une audience de « conciliation » où, sans surprise, personne n’a concilié, et qui aboutira donc à une audience sur le fond au printemps 2019 pour ses 66 premiers dossiers. D’autres audiences comme celles-ci vont s’enchaîner dans les prochains mois, à Marseille encore, à Lyon, Paris, Nantes…
Dans la minuscule et mal éclairée salle de conciliation des prud’hommes marseillais, les « ex » se tiennent debout, silencieux et entassés le long des murs, entourant une grande table ovale où siègent côte à côte, face aux magistrats, l’avocat de SFR Antoine Vivant et le leur, Romain Geoffroy. Les deux hommes se connaissent bien. Cette dernière décennie, ils ont couru ensemble un marathon judiciaire autour du cas de 1 400 ex-salariés du service clients de SFR qui, déjà, contestaient un plan de départs volontaires datant de 2007. Bilan : de très lourdes condamnations pour l’opérateur téléphonique, estimées entre 15 et 20 millions d’euros, soit plusieurs dizaines de milliers d’euros en moyenne par salarié. Le dernier arrêt, de la cour d’appel de Grenoble, date d’il y a moins d’un an. Juridiquement, l’affaire n’est pas exactement la même. Mais l’histoire sociale se répète : SFR allège sa masse salariale pour faire des économies.
Quand votre poste est supprimé et que vous ne savez pas ce que l’on va faire de vous, peut-on parler de choix ?
Ce mardi, à la table de la salle de conciliation, les deux avocats ont deux lectures divergentes de ces suppressions d’emplois massives. Pour le représentant du groupe de