Cet été, Marc s’est vu refuser la possibilité de se porter caution pour l’appartement de son fils, étudiant. Rien de grave. Sa femme s’est portée caution à sa place. Leur fils a eu son appartement. Mais à 48 ans, Marc a senti sur lui le souffle désagréable et jusqu’alors inconnu d’une forme de déclassement social. Un détail parmi d’autres, qui lui rappelle soudain que sa vie après SFR n’est plus tout à fait la même. Comme 5 000 autres salariés de SFR, Marc a quitté son travail en prenant le gigantesque plan de départs volontaires qui a permis de supprimer un tiers des emplois du groupe de télécoms en France.
Il est parti avec un projet de création d’entreprise. Qui démarre tout juste. Il s’est aménagé un bureau dans la maison familiale. Mais il est encore rémunéré par Pôle emploi, il n’a donc plus de feuilles de paie, pour se porter caution pour son fils par exemple. Dans sa vie d’avant, Marc était manager dans le « B2B » (« business to business »), la filière pro de SFR. Il gagnait très bien sa vie, 80 000 euros par an, me précise-t-il d’emblée. Il est d’ailleurs parti avec un très gros chèque de départ, 200 000 euros, l’équivalent de deux ans et demi de salaire. Marc a le phrasé assuré des gens bien installés, habitués à maîtriser leur carrière plutôt qu’à la subir. Mais pourtant, avec ce plan de départ, il avoue avoir eu le sentiment, pour la première fois, « de ne pas avoir eu vraiment le choix ».
Marc est rentré chez SFR il y a douze ans. Il est un