Les guillemots de Troïl sont tombés comme des mouches sur la grève. Par dizaines de milliers, les promeneurs les ont retrouvés échoués sur le sable, sur 6 000 kilomètres de côte pacifique, de la Californie à l’Alaska. Les oiseaux marins étaient émaciés, décharnés, morts de faim. C’était en 2015. Le mois dernier, une étude parue dans la revue scientifique Plos One a avancé le chiffre final de 1,2 million de cadavres, dont la très grande majorité probablement disparus en mer, et une explication. Le bourreau des volatiles est un monstre sans tête, appelé le « blob ». Tel est le surnom
En modifiant la composition du zooplancton, aliment de base dans les océans, cette vague de chaleur a provoqué la famine à tous les étages de la grande machine du vivant aquatique. Les sardines, harengs et anchois s’en sont trouvés moins nombreux qu’à l’habitude, moins nourrissants aussi pour leurs prédateurs.