Les vieux ont encore choisi pour les jeunes. Dimanche, selon un sondage Ipsos, ce sont les 60-69 ans qui se sont le plus mobilisés pour aller voter (88 %) au premier tour de l’élection présidentielle. À l’inverse, les jeunes ont encore plus boudé les urnes qu’au scrutin de 2017 : 42 % des 18-24 ans et 46 % des 25-34 ans se sont abstenus, bien au-dessus de la moyenne globale (26,3 %). Mais la nouveauté de cette élection, c’est que la percée de Jean-Luc Mélenchon a été permise par… la jeunesse. À en croire un sondage Elabe, le candidat de l’Union populaire a en effet rassemblé 31 % des bulletins des 18-24 ans et 34 % des 25-34 ans, passant devant Marine Le Pen sur ces mêmes tranches d’âge. Voter Mélenchon, c’est justement le choix qu’ont fait quatre de nos personnages de notre série 20 ans, fermes. Si Lakhdar et Kaïs étaient déjà sympathisants du leader Insoumis (lire l’épisode 6, « Chez les jeunes, cette tentation s’appelle Mélenchon »), Marylie et Makeda ont choisi d’adhérer au candidat en suivant la logique du vote utile à quelques jours de l’élection.
« Cette fois-ci, on y a cru pour de vrai. » Face aux résultats du premier tour, Kaïs est amer : « On remercie celles et ceux qui ont voté Hidalgo ou Jadot. » Lakhdar, son ami mélenchoniste, abonde : « Ce sont des candidats qui ont maintenu leur candidature par pur orgueil alors qu’ils auraient dû se retirer au profit de Jean-Luc Mélenchon, qui était le seul espoir de la gauche à cette élection. » « C’est d’autant plus un gâchis que les quartiers populaires se sont mobilisés pour la première fois depuis longtemps : je l’ai vu chez moi à Pantin, il y a eu un vrai élan populaire pour Mélenchon. » Une déception également pour Makeda, notre rebelle d’Extinction Rebellion qui, pour sa première élection, avait finalement choisi de laisser de côté sa méfiance envers les partis pour soutenir l’Insoumis.