Peu d’événements dans l’histoire récente de la Colombie ont soudé le peuple comme le succès d’« Operación Esperanza », l’« opération Espoir ». Après la découverte des enfants perdus dans la jungle amazonienne pendant quarante jours (lire l’épisode 6, « Manuel de survie en terrain hostile »), le président de gauche Gustavo Petro comme son prédécesseur conservateur Iván Duque tweetent pour fêter la nouvelle. Même les dissidents des Farc du « front Carolina Ramírez » se fendent d’un rare communiqué : « Comme tous les Colombiens, nous nous réjouissons que les quatre enfants survivants du crash aérien [de] mai aient été retrouvés vivants. »
Gustavo Petro invite les soldats et les membres indigènes de l’opération au palais présidentiel afin de leur remettre des distinctions pour les services exceptionnels qu’ils ont rendus. Même Wilson, le chien de sauvetage, se voit décerner une médaille in absentia. Les soldats ont passé un mois à rechercher le berger belge malinois dans la jungle, sans succès, mais il est immortalisé lui aussi sur une façade au siège du Commandement conjoint des opérations spéciales (Comando Conjunto de Operaciones Especiales, CCOES). On décerne à Pedro Sánchez la plus haute distinction du gouvernement pour son commandement de l’opération (lire l’épisode 3, « 6 mai 2023, les commandos sautent sur l’Amazonie ») . Quand je le rencontre quelques semaines après, il me raconte que cette expérience dans la jungle lui a appris que