Le lundi 25 mai à Minneapolis, vers 20 h 08, George Floyd, homme noir, a été interpellé par la police locale puis menotté car soupçonné d’avoir acheté des cigarettes à l’aide d’un billet de 20 dollars contrefait. À 21 h 25, George Floyd est déclaré mort, tué par la manœuvre d’immobilisation du policier blanc Derek Chauvin, qui appuie son genou sur son cou pendant 8 minutes et 46 secondes, malgré les cris de détresse de George Floyd (« I can’t breathe », « Je ne peux pas respirer »). La scène, filmée par l’un des nombreux témoins, l’est également par les caméras de surveillance des magasins et les caméras corporelles des policiers eux-mêmes.
La mort de George Floyd a, depuis lors, déclenché une crise locale puis nationale majeure. Elle a entraîné Minneapolis et les États-Unis dans dix jours ininterrompus de manifestations pacifiques réclamant justice et de révoltes urbaines localisées dans les quartiers centraux de presque toutes les grandes métropoles américaines. Ces soulèvements ont conduit les gouverneurs de 32 États (sur 50) à mobiliser la Garde nationale, cette réserve opérationnelle de l’armée fédérale à disposition des États, comme le président Donald Trump lui-même l’a fait pour Washington.
L’accélération des protestations pacifiques et des violences urbaines à partir de ce drame seul peut surprendre mais elle ne le doit pas parce que, précisément, la mort de George Floyd n’est pas un fait isolé.