À les voir ainsi complices, qui pourrait imaginer qu’en novembre 2020 Michael Bloomberg et Donald Trump pourraient s’affronter pour la présidence des États-Unis dans un climat politique de polarisation extrême ? Et pourtant, Michael Bloomberg, ancien maire de New York (2002-2013), concurrent très tardif de la primaire présidentielle du parti démocrate depuis fin novembre 2019, s’est mis en tête de déloger de la Maison-Blanche un homme pour lequel il n’a plus de mots assez durs. Cet acharnement est d’autant plus étonnant que les deux hommes, au-delà des sourires de façade, ont tant en commun.
Deux hommes blancs, baby-boomers, qui ont prospéré à la quarantaine dans le New York de la libéralisation financière des années 1980 jusqu’à devenir milliardaires, avant de goûter à la politique sans ancrage idéologique marqué. Bloomberg est un des rares hommes à pouvoir d’ailleurs rivaliser avec Trump quant au changement d’affiliation partisane (lire l’épisode 1, « Donald Trump, mad masque »). Démocrate jusqu’en 2001, Bloomberg décide, pour briguer la mairie de New York, de devenir républicain afin de profiter de la popularité du maire sortant, Rudy Giuliani, triomphale après les attentats du 11 septembre 2001
Organisateur de la convention présidentielle républicaine de 2004 à New York, durant laquelle il fait l’éloge du président sortant George W. Bush, Bloomberg s’en éloigne après les désastres d’Irak et de la gestion de l’ouragan Katrina.