Enfin. Ce jeudi 7 janvier, au petit matin, le Congrès a certifié, sous la direction de l’actuel vice-président Mike Pence, la victoire du démocrate Joe Biden et de sa colistière Kamala Harris lors de la présidentielle américaine. Et ce par 306 grands électeurs contre 232 pour le Président sortant Donald Trump. Ce qui était connu depuis le 14 décembre dernier et le vote des grands électeurs dans les cinquante États ne devait constituer qu’une formalité, dont Donald Trump a pris lui-même acte, admettant la transition du pouvoir le 20 janvier prochain
Cet assaut meurtrier sur le Congrès ne doit rien au hasard. À court terme, il a fait suite à un appel explicite du Président Trump, quelques heures plus tôt, à ses partisans pour qu’ils ne reconnaissent jamais le résultat de l’élection, qu’ils fassent preuve de plus de force pour combattre et qu’ils marchent vers le Capitole, le bâtiment qui accueille le Congrès des États-Unis, à savoir le Sénat et la Chambre des représentants. Cet appel ultime de Trump à la rue faisait suite à la « défection », contrainte par le 12e amendement et l’« Electoral Count Act » de 1887, de son vice-président Mike Pence. Ce dernier a fini par reconnaître au matin du 6 janvier qu’il n’avait aucune autorité pour invalider de lui-même les votes de grands électeurs à comptabiliser.

Mais à plus long terme, comment être étonné de ce déchaînement de violence et de cette tentative de coup de force contre le processus législatif et constitutionnel de transition présidentielle ? Il fait suite tout d’abord à un choix résolu de Donald Trump, annoncé bien avant l’élection, de refuser toute victoire éventuelle de Joe Biden qui ne serait attribuable qu’à la tricherie. Cette accusation de fraude électorale massive avait déjà été utilisée par Trump pour expliquer sa défaite au vote populaire en 2016 contre Hillary Clinton, sans pouvoir en apporter ultérieurement aucune preuve,