Le 20 mars, alors que les États-Unis et un président Trump d’abord incrédule commençaient à réaliser l’ampleur de l’épidémie du coronavirus, une habitante de Boston, Danni Askini, révélait sur Twitter et dans le journal Time qu’elle avait reçu une facture de 34 927,23 dollars (un peu plus de 32 000 euros) à payer pour ses trois passages aux urgences hospitalières à la suite de son infection au Covid-19. Alors sans emploi, Danni Askini était donc sans couverture santé, puisqu’elle n’était pas encore prise en charge par l’assurance santé publique Medicaid, qui couvre depuis 1965 les plus démunis. Ce cas individuel, largement médiatisé, démontre à quel point l’épidémie de coronavirus sonne déjà comme une addition
La faille la plus béante, et malgré les efforts historiquement inédits du président Barack Obama, reste l’absence d’une couverture santé universelle, ce qui est une anomalie parmi les plus grandes démocraties industrialisées au monde. En 2018, selon le Census (l’Insee étatsunien), 8,9 % de la population des États-Unis, soit 28,5 millions d’habitants, ne disposait pas d’une assurance santé. Ce chiffre a subi une baisse spectaculaire depuis l’adoption en 2010 de l’Affordable Care Act (ACA), mieux connu sous son surnom d’Obamacare : en 2016, le nombre de personnes sans couverture santé aux États-Unis est passé de 15,5% à 8,6% de la population. Mais depuis 2017 et l’investiture de