De Bruxelles
Envoyer des députés à Bruxelles et Strasbourg, c’est bien. Leur trouver un groupe au sein duquel siéger, c’est mieux. Au-delà des nombreux avantages qui en découlent (lire l’épisode 3, « Au Parlement européen, le fécond lobbying des anti-IVG »), appartenir à une famille politique est indispensable pour exister au sein de l’hémicycle européen et espérer mettre son empreinte sur les textes qui y sont négociés. L’extrême droite allemande, éjectée du groupe Identité et démocratie (ID) à deux semaines du scrutin, ne le sait que trop bien. Elle a besoin des autres. Et d’autres auront de nouveau besoin d’elle dès demain. « Nous sommes optimistes pour l’élection et les jours qui suivront », « convaincus que nous pourrons compter sur des partenaires fiables sous la nouvelle législature », ont réagi les deux dirigeants de l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), Alice Weidel et Tino Chrupalla, dans les heures qui ont suivi leur éviction. Depuis, dans le microcosme européen, on pronostique : à ce stade, les prétendants au rôle de « partenaires fiables » pour l’AfD ne sont une évidence pour personne. Les Bulgares de Renaissance, sans doute. Les Autrichiens du FPÖ et les Néerlandais du FvD (Forum pour la démocratie), peut-être. Un Estonien d’Ekre et un ou deux Slovaques encartés Republika, éventuellement. Former un groupe implique toutefois de réussir à réunir un minimum de vingt-trois élus (sur 720 au total), issus d’au moins sept États membres : un casse-tête pour les partis de droite radicale populiste, éparpillés pour l’heure entre les non-inscrits, les Conservateurs et réformistes européens (ECR) et le groupe ID.