Jana Horn, Optimism (No Quarter Records, 2022)
Commençons par une vérité éternelle : il est plus difficile de faire simple que de faire compliqué. C’est ce que vient nous rappeler le premier album de l’Américaine Jana Horn, 28 ans, débarquée du Texas avec Optimism et ses chansons aussi apaisées qu’habitées. C’est immédiatement beau et stimulant, quand la formule voix-guitare qui charpente son disque est pourtant tellement commune que je m’arrête rarement dessus. On a déjà entendu tant de choses dans cette petite folk automnale qu’il faut beaucoup d’épaisseur pour parvenir à glisser dans ses chansons assez de caractère pour les pousser au-delà de l’évident. Jana Horn y parvient dès son premier disque, ce n’est pas rien du tout.
La chanteuse a grandi dans la campagne pas bien loin au sud-ouest de Dallas, près du Dinosaur Valley State Park mais aussi d’un musée du créationnisme, dans une communauté où, comme elle l’a dit au Guardian, « il n’y a pas de séparation entre l’Église et l’État ». Elle a tout fait comme il fallait dans sa ville natale, notamment des concours de citation de la Bible, avant de s’éloigner peu à peu de cette ambiance, mais pas de la religion, à travers la musique. C’est le screamo chrétien qui l’a fait avancer, explique-t-elle encore dans cette interview, un sous-genre du rock des années 1990 qui mêlait un romantisme adolescent à fleur de peau à un punk hardcore hurlé. C’était en même temps agressif musicalement et une