Rosalía, Motomami (Columbia Records, 2022)
À vrai dire, j’aurais beaucoup voulu écrire sur Motomami, le gigantesque troisième album de l’Espagnole Rosalía, dès la semaine dernière. Mais le temps est fini où les journalistes pouvaient avoir accès à un disque aussi attendu quelques semaines ou quelques jours avant sa sortie. Au mieux, il faut désormais aller écouter l’objet assis dans un canapé de la maison de disques ; au pire, se contenter des singles sortis pour envisager un long format entier. C’est à chaque fois une impasse tant il faut passer du temps avec les chansons pour les laisser prendre leur place, en comprendre un minimum les rouages et l’histoire. Vivre un peu avec la musique, en somme. C’est la base, et Motomami méritait ce temps long, même si ce nouveau disque de Rosalía apparaît dès sa première écoute comme un choc musical rare, urgent et sensible dans le même mouvement de hanches.
Avec le succès sorti de nulle part de son album El mal querer paru en 2018, Rosalía Vila Tobella a en même temps déclenché une vague espagnole sur la musique à l’ère du streaming