FKA Twigs, Magdalene (Young Turks, 2019)
FKA Twigs est une personne très solide et l’on commence à le réaliser aujourd’hui. Lorsqu’on l’a laissée en 2014, au lendemain de la publication de ses débuts discographiques avec le bien nommé LP1, elle apparaissait comme une musicienne de talent, prometteuse mais probablement pas autant que le bruit qui résonnait autour d’elle voulait le clamer. Cet album a eu son succès même s’il s’effondrait largement autour d’une poignée de belles chansons d’electro-pop moderniste, puis Tahliah Debrett Barnett, née il y a 31 ans dans l’Ouest de l’Angleterre, s’est beaucoup éparpillée dans une boulimie de travail et d’expériences. Elle a repris la danse qu’elle a pratiquée à ses débuts d’artiste (on pouvait la voir dans de nombreux clips à la jonction des années 2000 et 2010), elle est devenue une figure de la mode en couverture de nombreux magazines… Surtout, elle a découvert l’ultracélébrité par procuration en sortant avec Robert Pattinson, acteur star des ados pour son rôle dans la série de films Twilight.
Agressée pendant des années sur les réseaux sociaux pour tout ce qu’elle est (une femme métisse) ou pas, surveillée par la presse, Twigs a ainsi changé de catégorie médiatique au moment où l’on aurait attendu son deuxième album pour savoir réellement à quelle artiste on a affaire. Celui-ci n’est pas venu, elle est restée tétanisée devant une page blanche pendant des mois. Puis, en 2017, sa vie a implosé.