Oiseaux-Tempête, From Somewhere Invisible (Sub Rosa, 2019)
Le sixième album du collectif français Oiseaux-Tempête surgit comme une grosse vague venue du passé récent. Des années 2000, une époque où la musique s’est faite colérique mais aussi pleine de lumière et d’espoir
Je finis par douter sérieusement que ce soit le cas, mais le son de cette époque permet de continuer à espérer, d’autant que cet enregistrement d’Oiseaux-Tempête ne s’arrête heureusement pas là. Formé en 2012 par Frédéric Oberland et Stéphane Pigneul comme le réceptacle de leurs voyages et rêveries, Oiseaux-Tempête a longtemps mêlé des ambiances captées sur le terrain, surtout autour de la Méditerranée, à de longues et lentes pièces de guitares saturées contemplatives. C’était une musique taillée pour la scène avant tout, pas gentille mais confortable pour qui recherche les embardées électriques entre deux phrases de saxophone ou d’électronique. Mais Oiseaux-Tempête se regardait aussi beaucoup jouer, comme si plaquer de lents accords avec l’air concerné faisait tenir la musique toute seule, et ses enregistrements n’ont donc pas toujours été convaincants. Il leur manquait souvent un objectif, un sens du récit que le groupe trouve enfin dans From Somewhere Invisible.
Fin 2017, Oiseaux-Tempête est parti jouer au Canada, à Toronto et Montréal, à l’invitation d’un autre collectif électrique, Suuns & Jerusalem in My Heart.