
Cléa Vincent, Tropi-Cléa 2 (Midnight Special Records, 2020)
Passée par les scènes ouvertes des bars parisiens, notamment celle du Pop In qui a servi d’incubateur à de nombreux artistes entre les années 2000 et 2010, Cléa Vincent s’est installée sans faire de vagues parmi les voix françaises qui durent. Elle a déjà deux albums en boîte
Cette révélation est heureusement venue en 2017 lors d’une tournée au Venezuela où elle a décidé de donner une forme musicale sans détours à une passion pour les musiques sud-américaines (Caetano Veloso, Chico Buarque…) qu’elle gardait jusque-là pour elle et quelques digressions scéniques. Cela a donné cette année-là Tropi-Cléa, cinq titres enregistrés en deux jours comme ils sont venus, auxquels la Parisienne offre une prolongation aujourd’hui avec Tropi-Cléa 2. Mis bout à bout, voilà son album le plus intéressant.

Tropi-Cléa n’est pas un projet tropicaliste documenté avec un sérieux maniaque, qui serait allé chercher des musiciens expérimentés pour se la jouer musique populaire brésilienne canal historique. C’est une musique amatrice dans le premier et meilleur sens du terme ; une rêverie pleine d’envie, une version fantasmée des sonorités sud-américaines passée par le filtre du cinéma, de YouTube et d’une tradition française qui a régulièrement tâté de la bossa ou du mambo à des degrés divers de sérieux (Dario Moreno, Henri Salvador…). C’est cette position
Devant son fond vert où défilent palmiers et plages en VHS, Cléa Vincent a ainsi fini par composer certaines de ses meilleures chansons pour Tropi-Cléa 2.