HHY & The Macumbas, Camouflage Vector : Edits from Live Actions 2017-2019 (Nyege Nyege Tapes, 2020)
Ce dimanche, c’est la Fête de la musique et il faut bien avouer que même les reprises gênantes d’Angèle par des groupes de lycéens nés la semaine précédente vont nous manquer (un peu), comme vont nous manquer les innombrables fanfares qui arpentent les rues ce jour-là en essayant d’entraîner derrière elles ceux et celles qui acceptent de se laisser porter. C’est le versant moderne de la musique populaire jouée dans la rue, qui habite toutes les cultures dans un retournement de l’histoire. Car la fanfare, cet assemblage de percussions et de cuivres principalement, fut pendant le premier millénaire de notre ère un outil de peur avant toute chose, une arme militaire chargée de signaler les mouvements de troupes tout en motivant les soldats. Les simples citoyens, eux, n’avaient pas le droit de battre la mesure ; seuls les chants religieux étaient autorisés.
Utiliser les armes de la fanfare n’est donc jamais anodin et c’est le cœur de la musique d’un groupe fascinant qui vient de sortir son meilleur enregistrement : HHY & The Macumbas, formé à Porto par Jonathan Uliel Saldanha, ex-gamin des banlieues pauvres devenu figure hyperactive de la renaissance artistique de sa ville dans les années 2000 au sein du collectif SOOPA. Dans