Benjamin Biolay, Grand Prix (Polydor, 2020)
C’est amusant de voir le statut de Benjamin Biolay changer au fil des années. De jeune compositeur déjà vieux auprès d’Henri Salvador, pour l’inespéré Chambre avec vue en 2000, il s’est fait chanteur passif de sa propre musique au long de disques qui se promènent entre l’encombrant et le touchant. Aujourd’hui, alors que paraît Grand Prix, neuvième album solo, Benjamin Biolay se retrouve peu à peu élevé parmi les grands de la chanson, faute de combattants plus que pour la grandeur de son œuvre. Alain Bashung et Nino Ferrer sont partis depuis longtemps, Christophe récemment, qui aurait peut-être aimé cet album qui parle de vitesse et de voitures… Alors va pour Biolay, alors qu’on aurait pu panthéoniser les rappeurs Rim’K ou Booba mais la France aime encore séparer la variété de son autre variété moins apprêtée.
Grand Prix ne changera pas la carrière de Benjamin Biolay autant que La Superbe, où il touchait à une certaine perfection dans son personnage de jeune vieux beau abusivement parisien